Journée d’études Textes et palimpsestes – 7 décembre 2021 (9h-18h) Maison de la Recherche
Textes et palimpsestes
Mécanismes et méthodologies de la réécriture
Journée d’études organisée par de jeunes chercheurs
7 décembre 2021 (9h-18h)
Salle 2.44 Maison de la Recherche
Hector is dead and there’s a light in Troy. Le livre de Thomas Green, Light in Troy. Imitation and discovery in Renaissence poetry, s’ouvre sur cette saisissante citation de Yeats. Hector est mort et, à l’horizon, Troie est la proie des flammes. Ce feu en toile de fond traduit la destruction mais il préfigure également une palingenèse, si bien qu’il symbolise, au dire de Raimondi, une source d’énergie vitale, une lumière indiquant une voie nouvelle. De manière identique, la flamme de la littérature, par le biais de la réécriture, sera sans cesse ravivée ; la littérature, tel le phénix, peut donc renaître de ses cendres et, par là même, s’ouvrir aux nouveautés, tout en gardant la mémoire de son passé.
Le concept de réécriture fait appel à différents procédés stylistiques et rhétoriques : l’intertextualité, terme forgé par Julia Kristeva en 1966, considérée dans sa conception étroite (référence explicite à un autre texte : citation, allusion, jeu de mots) ainsi que dans sa conception large (chaque texte possède obligatoirement des liens avec d’autres textes produits antérieurement) ; l’interdiscursivité, à savoir la relation implicite ou explicite entretenue par un discours spécifique avec d’autres discours antérieurs du même genre ; la traduction, fondée sur la nécessité de transposer un texte dans une autre langue ; la parodie qui, à des fins comiques ou satiriques, imite en la tournant en ridicule, tout ou partie d’une œuvre connue. Par ailleurs, la philologie d’auteur, autrement dit l’étude des avant-textes et des témoignages écrits à la main ou dactylographiés, est un outil très précieux pour reconstituer les différentes étapes du processus de réécriture ou de revisitation.
La journée d’études Textes et palimpsestes. Mécanismes et méthodologies de la réécriture, organisé sous l’égide du CAER – Centre Aixois d’Études Romanes – et avec la collaboration du CIELAM – Centre Interdisciplinaire d’Études des Littératures d’Aix-Marseille – a pour objectif de réunir, selon une perspective comparatiste, plusieurs types et formes de transpositions et d’en retracer, à travers l’analyse textuelle, les principaux aspects méthodologiques. Cet état des lieux, sans prétendre à une quelconque exhaustivité, a l’ambition de s’insérer dans la longue tradition du Centre Aixois d’Études Romanes, dont l’Axe 2 est une terre d’élection du thème de la réécriture.
Organisateurs :
Elena Santagata (santagataelena2@gmail.com)
Gianluca Leoncini (gianluca.leoncini@etu.univ-amu.fr)
Abstracts des communications
Chaque communication durera environ 25-30 minutes et sera suivie d’un débat
Écrire, réécrire le traumatisme : les cas de Jorge Semprún et Charlotte Delbo
Militants communistes, déportés politiques, survivants des camps : tels sont les points communs entre l’écrivain Jorge Semprún (1923-2011) et la femme de lettres Charlotte Delbo (1913-1985). Leur écriture, tardive, rend compte d’un traumatisme concentrationnaire, et en particulier de l’expérience du deuil, que cela soit la perte d’un(e) camarade ou de l’être aimé. Il s’agira d’analyser en quoi la réécriture en tant que ressassement entretient la douleur tout comme elle tente de l’exorciser, mais aussi d’y lire une forme d’hommage aux disparus : la remémoration empêcherait ainsi une deuxième mort, celle de l’oubli.
Eva Raynal, Aix-Marseille Université (CIELAM) / Institut National Universitaire Champollion d’Albi
Un raro caso di riscrittura ne Gli strumenti umani di Vittorio Sereni
Sulle carte autografe di Sereni sono intervenuti, in particolare, due grandi critici: Dante Isella e Pier Vincenzo Mengaldo. Il primo ha curato l’edizione Meridiani Mondadori (1995) che riunisce tutte le varianti ai testi delle raccolte sereniane, mentre il secondo ne ha discusso i risultati in molti articoli. Tra le definizioni più significative, Mengaldo sottolinea come Sereni “non fosse un poeta da varianti”, testimoniando quindi la rarità di interventi massicci e la predominanza di composizioni immediate e definitive già dalla prima redazione. Tuttavia, alcuni casi si discostano da questa “semplicità” costituiva, e rappresentano degli interessanti esempi di filologia d’autore. In questo intervento se ne passeranno in rassegna alcuni, con l’obiettivo, più che di rappresentare lo sviluppo diacronico delle lezioni, di cogliere, tra le righe, il meccanismo creativo che precede la concreta lavorazione dei versi.
Lorenzo Negro, Università Ca’ Foscari Venezia
La construction de l’éthos à travers la réécriture métapoétique
Notre communication s’inscrit dans le cadre de l’analyse du discours métapoétique du point de vue énonciatif. Après avoir esquissé ce cadre (analyse énonciative du discours poétique, notion et formes de métapoésie), nous focaliserons notre attention sur la création de l’« éthos », c’est-à-dire de l’image de l’énonciateur textuel, à partir de la réécriture métapoétique. Nous prendrons en examen deux cas significatifs au sein de la poésie italienne des années 1960, à savoir les arts poétiques dans Poesia e errore (Fortini, 1969) et le parcours métapoétique des IX Ecloghe (Zanzotto, 1962). D’abord, nous montrerons comment Fortini développe à travers la réécriture de Verlaine et de soi-même un nouveau discours métapoétique afin de créer son propre éthos. Puis, dans les réécritures des auteurs de la Pléiade chez Zanzotto, nous identifierons la création ex nihilo d’un discours métapoétique qui permet au poète de construire son éthos. Nous nous proposons de montrer ainsi les enjeux d’une approche énonciative vis-à-vis des réécritures et notamment de leur dimension métadiscursive.
Andrea Bongiorno, Aix-Marseille Université (CAER) / Università degli Studi di Siena
Paolo e Virginia : studio della riscrittura gozzaniana dal manoscritto alla redazione della stampa
Il “retrobottega” poetico di Guido Gozzano è ricco di scartafacci. Tra questi «rottami», come ebbe a definirli il poeta stesso, si cela il segreto di “come lavorava Gozzano”, un autore riflessivo e attento nella stesura delle proprie poesie, come testimoniano le numerose varianti e redazioni dei suoi testi.
È possibile ipotizzare una vera e propria metodologia della riscrittura gozzaniana dividendo le varianti in macrogruppi: le varianti dei titoli, per esempio, nel passaggio dalla redazione manoscritta alla redazione a stampa, o dalla pubblicazione su rivista a quella in volume; le varianti lessicali; le varianti di tipo letterario. Le varianti, in tal senso, testimoniano i continui ripensamenti e tentativi di assimilazione e riscrittura dell’ ipotesto. Un processo complesso e elaborato, ma essenziale, perché permette al critico di studiare tutti i passaggi che Gozzano segue nel meccanismo di assimilazione e rivisitazione del modello.
Un caso di questo genere di riscrittura è la canzone Paolo e Virginia. I figli dell’infortunio, della quale possediamo numerose attestazioni manoscritte. La poesia è la riscrittura in versi del romanzo francese Paul et Virginie di Bernardin de Saint-Pierre. Si tratta di un testo fondamentale per numerosi aspetti: a) il fenomeno di traduzione dell’ipotesto da parte di un autore prima di elaborarne una personale riscrittura; b) il meccanismo di agglutinamento e riduzione del materiale da riscrivere; c) la scelta lessicale di tipo metrico testimoniata dalle varianti. Con una particolare attenzione al passaggio tra le diverse fasi di lavoro, si propone l’analisi di uno dei più famosi e celebri casi di riscrittura nella poesia italiana di primo Novecento.
Elena Santagata, Aix-Marseille Université (CAER) / Università Ca’ Foscari Venezia
De l’alter ego inversé au moi-chimère.
Mélusine, André Breton et l’Arménie
La quête identitaire du poète se réalise à travers la réécriture du mythe mélusinien dans Arcane 17 d’André Breton. Cette projection de soi sur la figure féminine s’inscrit dans une constellation arménienne qui s’organise dans la vie du chef de file du surréalisme à la même époque, alors même que le mouvement littéraire et artistique cherche à se redéfinir. L’écho de la fondatrice du royaume des Lusignan en Arménie cilicienne se fait entendre au sein de la recherche poétique d’un alter ego inversé.
Stéphane Cermakian, Aix-Marseille Université (IREMAM)
Truce Beatrice / Atroce Béatrice
Dans les Fleurs du mal l’archétype dantesque de Béatrice subit des métamorphoses. Si bien que, parmi ces champs méphitiques, il n’est nul espoir de rencontrer un guide éclairant ou éclairé ; tout au plus soudainement, précédée par son grotesque cortège, une Nouvelle Béatrice, aux antipodes de l’escomptée consolatrice-salvatrice, peut apparaître. Et soumis à l’éclat d’un rire scurrile (encore plus atroce en italien dans la traduction de Gesualdo Bufalino), le drame du poète égaré tournera, aux yeux de l’assistance, en comédie infernale.
Gianluca Leoncini, Aix-Marseille Université (CAER)