Pour ce qui concerne le contexte géographique et historique des pays de langues romanes, l’année 2014, on le sait, marque le centenaire du début de la « Grande Guerre » et l’année 2015 sera celle du centenaire de l’entrée de l’Italie dans ce conflit mondial. Quant à l’année 2016, elle correspondra au 80e anniversaire du déclenchement d’une Guerre civile qui, au-delà des Pyrénées conserve aujourd’hui encore une cruelle actualité. Pour chacun des pays de l’aire romane, nul doute que les années 2014, 2015, 2016 et 2017 coïncideront avec des jalons particuliers de chacune des histoires nationales.

Il ne sera cependant pas question pour l’axe 4 du CAER d’inscrire ses réflexions dans le sillage commémoratif de ces méga événements de l’histoire de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, de la Roumanie, du Brésil ou de l’Amérique espagnole, mais de saisir le concept de mémoire dans diverses acceptions et ses divers champs disciplinaires de manière à intégrer littérature, histoire événementielle et histoire culturelle. Si le vocable « mémoire » renvoie aux grands événements ou phénomènes du passé et à leur expression à travers divers supports et modes d’expression – les carnets de guerre, par exemple -, on sait que dans les pays de l’aire romane il existe une riche tradition de publications de « mémoires » – au pluriel cette fois-ci – un genre mixte qui se situe au confluent de la littérature, de l’autobiographie et de l’histoire. Dans l’aire géographique romane, très riche est la liste des « mémoires » – mémoire de soi, mémoire d’autrui – rédigées par des gens de lettres, des politiques, des peintres, des musiciens ou de grands scientifiques.

L’axe « mémoire/mémoires » pourra fédérer une recherche transdisciplinaire et diachronique qui, d’une manière ou d’une autre, concernera a priori l’ensemble des chercheurs de nos quatre Départements. L’aboutissement de nos réflexions donnera lieu à un premier colloque en 2015 puis un second en 2016. Quant aux workshops de l’Axe 4, ils seront l’occasion d’associer et de confronter la masse critique des romanistes à des spécialistes d’autres domaines des sciences humaines dont l’éclairage nous sera précieux.