AAP Histoire et politique : l’utilisation des historiens de l’Antiquité dans les œuvres de la Renaissance

12-13 Décembre 2023, Journées d’étude en hybride organisées par le CAER (EA 854) d’AMU, dans le cadre de la thématique 2 de l’axe LICOLAR « Éditions de textes anciens en néo-latin et en vernaculaires » et de l’axe 1 « Pensées, actions et structures socio-politiques » :

APPEL À COMMUNICATIONS

« Histoire et politique : l’utilisation des historiens de l’Antiquité dans l’infléchissement idéologique des œuvres de la Renaissance »

 

Dans la perspective de la réception des œuvres antiques par la première Modernité, les références aux historiens antiques et aux genres apparentés à l’Histoire sont légions dans les textes latins et vernaculaires de la Renaissance. Il peut s’agir d’une inspiration directe et clairement assumée comme dans le Discours sur la première Décade de Tite-Live (Discorsi sopra la prima deca di Tito Livio) de Nicolas Machiavel (rédaction en 1517, editio princeps posthume de 1531) qui se présente plus comme une méthode pour fonder une théorie politique moderne et une défense de la république que comme un simple commentaire de Tite Live |- ce que remarquait déjà Guichardin en 1530, dans ses Considérations à propos des discours de Machiavel sur la première décade de Tite-Live (Considerazioni intorno ai ‘Discorsi’ del Machiavelli) -, ou d’une imprégnation souvent plus diffuse comme l’atteste l’immense fortune des exempla plutarchéens diffusés via nombre de traductions et de recueils humanistes et dont on trouve longtemps la présence dans toute sorte de genre littéraire.

Récemment, l’étude de la réception des sources historiques grecques et latines a fait l’objet de nouveaux travaux et colloques, tant dans le domaine de l’historiographie que dans celui de la philosophie politique, avec, notamment, Tacitus On Line (projet lauréat de l’appel à projets CollEx-Persée 2018-2019 : édition électronique et analyse des commentaires à Tacite de la Renaissance, dont celui de Juste Lipse qui a fait date), qui a débouché sur plusieurs journées d’étude mettant en lumière l’importance du tacitisme dans les réflexions politiques de la première Modernité. Si le recours aux historiens antiques pour appréhender le réel de la société moderne et construire un modèle susceptible d’être accepté par la doxa contemporaine permet de se parer du sérieux et du prestige attribués aux Anciens, les auteurs modernes sont parfois amenés à infléchir dans le sens de leurs propres convictions les informations ou la vision du monde transmises par ces autorités.

En élargissant le corpus à d’autres types de discours que les textes historiques et politiques, le but de cette journée d’étude organisée en présentiel et en visioconférence par le Centre Aixois d’Études Romanes d’AMU les 12 et 13 décembre 2023 sera de mettre en lumière comment l’utilisation des historiens de l’Antiquité sert le propos idéologique des auteurs de la Renaissance dans divers genres littéraires, en latin comme en langues vernaculaires. De quelle nature est l’écart existant entre ce que disent les uns et ce que promeuvent les autres ? Que nous apprend la référence aux premiers sur les préoccupations des seconds ? Quelle auctoritas historique antique est-elle actualisée et au service de quel contenu idéologique ?

À la Renaissance, dans la perspective humaniste notamment, les commentaires et actualisations, les réminiscences et citations d’auteurs plus ou moins anciens étant innombrables et inévitables dans la prose comme dans la poésie, à quelles autres sources possibles (antiques mais illustrant un autre genre littéraire, bibliques, médiévales, renaissantes…) les historiens grecs et latins ont-ils pu être préférés ou confrontés ? L’on sait par exemple que dans le domaine politique, les philosophes mais aussi les autorités scripturaires sont souvent convoqués, pourquoi placer à leurs côtés ou en concurrence les historiens anciens ? Au seuil de l’époque moderne, quelles spécificités épistémologiques ces derniers possèdent-ils, quelle force de persuasion particulière apportent-ils dans la perspective d’une compréhension renouvelée de l’âme humaine et des sociétés ? On pourra également analyser, d’un point de vue formel, quels procédés ou artifices rhétoriques et stylistiques sont mis en œuvre dans ce processus d’infléchissement.

 

Les propositions de communication (25 minutes) donneront un aperçu de la contribution envisagée (200-300 mots), accompagnées d’un titre et d’une brève présentation biographique. Elles sont à faire parvenir d’ici le 15 septembre 2023 conjointement à :

Carine Ferradou, c.ferradou@univ-amu.fr

Béatrice Charlet-Mesdjian, beatrice.charletmesdjian@univ-amu.fr

Raffaele Ruggiero, raffaele.RUGGIERO@univ-amu.fr

Le LICOLAR et l’axe 1 du CAER prendront en charge uniquement les pauses de la journée d’étude, les intervenants souhaitant participer en présentiel à AMU devront assumer à leurs frais leur déplacement et leur hébergement.

Appel à comm JE Histoire et Politique-décembre 2023-AMU (4)