AAC Extrêmes et extrémismes entre les XVIe et XXIe siècles, en ligne, 5-8 décembre 2023

C O L L O Q U E   I N T E R N A T I O N A L

Hors du commun : extrêmes et extrémismes entre les XVIe et XXIe siècles. Pratiques, représentations et théories

 

Organisation : Dorothee Chouitem (Université Paris Sorbonne / CRIMIC) Rodrigo Díaz Maldonado (Aix-Marseille Université / CAER) Leonardo Lomelí Vanegas (Universidad Nacional Autónoma de México) Raffaele Ruggiero (Aix-Marseille Université / CAER)

 

Hors du commun : extrêmes et extrémismes entre les XVIe et XXIe siècles. Pratiques, représentations et théories. 5-8 décembre 2023 (en distanciel)

 

Les communautés humaines – politiques, sociales, religieuses, artistiques, etc. -, ne sont pas des essences immuables, pas plus qu’elles ne se constituent à partir de fondations prétendument stables comme l’appartenance ethnique, la langue ou le lieu de naissance. Ce sont en réalité des ensembles changeants d’actions collectives et de systèmes symboliques qui s’appuient sur des principes d’exclusion ou d‘inclusion historiquement conditionnés. C’est en réponse à des problèmes donnés, et dans des circonstances concrètent, qu’elles se construisent, se transforment ou finissent par se dissoudre : toute communauté n’existe qu’en tant qu’accord, transitoire et limité, à la poursuite d’objectifs plus ou moins explicites. C’est pourquoi les communautés humaines ne sont pas totalement homogènes. Il existe en leur sein des groupes ou des individus qui rejettent les mécanismes et les procédés généralement acceptés en vue d’atteindre les buts communs, parce qu’ils les considèrent comme peu efficaces ou encore prématurés. Adoptant une posture communément considérée comme radicale, ces groupes ou individus cherchent, pour diverses raisons, à accélérer ou à freiner la réalisation des objectifs de leurs communautés. D’un autre côté, si les radicalismes rejettent en partie les modes d’action admis, ils n’outrepassent pas les limites de ce qui est collectivement acceptable : ils tentent de réformer ou de préserver la communauté, non pas de la détruire ou de l’abandonner. Le radicalisme peut pourtant en arriver, parfois, à franchir ces limites et à récuser les principes et les objectifs mêmes qui structurent la communauté, mettant alors en doute l’accord qui la soutient. C’est ce qu’on peut qualifier d’extrémisme : il ne s’agit plus alors d’accélérer ou de freiner la marche vers certains objectifs, mais bel et bien de détruire l’existant et de rebâtir une communauté sur des tables et des valeurs nouvelles. Les mouvements extrémistes peuvent engendrer de nouvelles communautés, surtout lorsqu’ils rencontrent le succès, puisque celui-ci leur permet d’ériger leurs idées en croyances socialement acceptables. Depuis plusieurs décennies, les mouvements ou les groupes extrémistes ont fait l’objet des plus diverses approches disciplinaires : celles de l’histoire, de la philosophie, de la sociologie, de la science politique, de l’économie, de la critique littéraire, etc. Les phénomènes les plus étudiés, outre être relativement récents, sont ceux comportant un usage systématique de la violence, tel le terrorisme, de diverses filiations,ou encore les régimes totalitaires, de droite ou de gauche. L’attention accordée à la violence a fréquemment conduit à lire l’extrémisme comme une déviation ou une anomalie historique, fruit de l’irrationalité de ses partisans. Or, malgré son importance, la violence n’est qu’une expression de l’extrémisme. En fait, l’extrémisme est implicite (et potentiellement actif) dans toute communauté. Il constitue une réponse à des circonstances spécifiques et possède sa rationalité propre, à l’instar de la communauté dont il cherche à se séparer. Pourtant, rares sont les travaux comparatifs se proposant de mettre en évidence ce qu’ont en commun les extrémismes, et encore moins de définir comment ils peuvent devenir le berceau de nouvelles communautés. Le colloque multidisciplinaire international « Hors du commun. Extrêmes et extrémismes entre les XVIe et XXIe siècles. Pratiques, représentations et théories » s’attachera à analyser trois modalités de l’extrémisme : a) groupes ou individus soutenant des positions irrémédiablement incompatibles, irréconciliables, avec les valeurs communément admises dans leur contexte historique, b) groupes ou individus qui n’acceptent aucune dissension au sein de leur groupe ou de leur mouvement, bâtissant ainsi des communautés fermées et exclusives, et c) groupes ou individus qui acceptent ou proposent l’élimination (réelle ou symbolique) de leurs adversaires comme étant inévitable, voire souhaitable, pour la réalisation de leurs objectifs.

 

Les propositions s’inséreront dans l’une de ces trois approches :

1.Pratiques. Études de cas concrets de mouvements ou groupes extrémistes : analyse de leurs principes d’action et de leurs théories sur la communauté et sur le changement historique.

2.Représentations. Étude des représentations (discursives ou visuelles) des mouvements extrémistes : leur valorisation idéologique positive ou négative et leur impact sur d’autres représentations ou mouvements politiques.

3.Théories. Analyse des théories historiques, philosophiques, politiques et esthétiques sur l’extrémisme.

Modalités de contribution : Les propositions de communication de 300 mots maximum (incluant le titre et les mots clé), accompagnées d’une brève présentation de l’auteur, devront être adressées au plus tard le 11 juin 2023 aux adresses suivantes :

rodrigo.diaz-maldonado@univ-amu.fr

dorothee.chouitem@yahoo.com.ar

Réponse aux participants retenus : fin juin 2023.

Toutes les communications (25 minutes) se dérouleront en visioconférence. Langues du colloque : anglais, espagnol, français, italien, portugais. À l’issue du colloque, seront communiquées les modalités de publication d’une sélection des communications

 

Ici de suite les appels en français, anglais, espagnol, italien et portugais

ING.Extremes and extremism

FR.extrêmes et extrémismes

ESP.Extremos y extremismos

ITA.estremi ed estremismi

POR.Extremos e extremismos