Workshop Non Fiction. Vers d’autres écritures du réel – 12/13 décembre 2019
Non Fiction. Vers d’autres écritures du réel
Porteurs : Dante Barrientos Tecùn, PR, Claudio Milanesi, PR (CAER)
Aix-Marseille Université, Campus Schuman, 12/13 décembre 2019
Introduction
Depuis quelques décennies, dans les littératures contemporaines, on peut constater une prolifération des formes d’écriture non fictionnelles. Certes, il est évident que la tension entre réalité et fiction, entre histoire et imagination a toujours été au centre de toute création humaine, constituant l’un des ressorts les plus forts dans la caractérisation des mouvements et canons esthétiques. Cependant, il faut bien reconnaître que dans un monde des lettres désormais globalisé, les écritures non fictionnelles se sont amplement développées et certains critiques parlent même d’une sorte de « boom » de la non fiction. Ce phénomène a d’ailleurs connu récemment une consécration publique majeure, comme en témoigne le prix Nobel de littérature 2015 décerné à l’écrivaine biélorusse russophone Svetlana Aleksievitch pour ces récits de témoignages . Un phénomène qui n’est peut-être pas sans lien avec celui connu par les écritures policières qui, elles aussi, à partir des années 1970 témoignent d’une prolifération des formes du polar et du noir en articulation avec l’histoire et la mémoire.
Cette situation mène à interroger ce phénomène et à l’appréhender de manière critique, pour se demander si on se trouve face à une saturation de fiction qui aurait par réaction conduit à un besoin et à une demande de réalité. Ou bien si l’issue de ces pratiques narratives ne finit pas par constituer une autre forme de fiction. Comme l’a remarqué Françoise Lavocat dans son Fait et fiction. Pour une frontière , l’avènement contemporain de la « non fiction » ne doit pas manquer de susciter une analyse qui permettrait de repenser les enjeux esthétiques, mais aussi sociaux, cognitifs, anthropologiques et politiques de la délimitation entre le vrai, le faux et le fictif.
La multiplication des récits de « vérité » ne signifie peut-être pas une mise en cause radicale de la fiction elle-même, de sa capacité à dévoiler ou à pénétrer certaines couches du vrai et du réel par les stratégies de l’imaginaire. Mais elle exprime certainement des besoins sociaux de compréhension de la réalité, des faits du réel à partir de perspectives différentes, plus « concrètes », linéaires et « vérifiables ». Dans un monde de plus en plus submergé dans les univers virtuels et les « tweets », dans des mondes de fictions plus « vrais » que nature, induisant à des perceptions souvent décalées par rapport aux faits sociaux du quotidien, locaux et internationaux, accentuer la dimension réelle dans les récits peut s’interpréter comme une réponse à ce nouvel environnement mondial. Mais au-delà des environnements virtuels, on peut également déceler un scepticisme envers l’univers des médias, dont la construction et diffusion de l’information est perçue de plus en plus comme fortement dépendante des grands propriétaires des médias de masse et de l’industrie culturelle. Les manipulations de la réalité et des informations, ainsi que les faits passés sous silence ou évincés par les médias, constituent sans aucun doute des impulsions au développement des récits non fictionnels. Cette production questionne donc la notion d’objectivité et de neutralité de ces discours médiatiques – en fait de tout discours – et assume, quant à elle, la subjectivité, le point de vue, la perspective en tant que voies possibles pour accéder à des segments du réel, à des fragments de vérité. Ces écritures de la non fiction brouillent non seulement les frontières des genres de la fiction et de la non fiction – tout particulièrement entre le journalisme d’enquête et la littérature –, mais elles donnent à réfléchir sur les champs des hybridations des écritures contemporaines dans leur tentative d’intervenir dans les débats sociopolitiques et de proposer d’autres approches du réel.
Objectifs scientifiques
Historique Roman Policier / Non fiction
L’Axe « Roman policier » du CAER a développé depuis 2012 un programme intitulé « Les territoires hétérogènes du roman policier », s’intéressant aux transformations qu’a connu le genre au fil des dernières décennies dans les littératures européennes – italienne, espagnole – et latino-américaines. Les travaux ont montré que si le genre modifie ses codes, les stratégies et les composants qui lui sont propres (enquête, crime, enquêteur) investissent également à leur tour d’autres genres (nouvelles, poésie, théâtre) dans un travestissement et un processus de déplacement des frontières génériques qui est une marque de la postmodernité. Le programme a également ouvert un autre sujet de recherche centré sur l’étude des origines du roman policier dans ces littératures .
L’Axe se propose maintenant d’ouvrir un nouveau chantier en direction de ce que l’on pourrait appeler « les territoires de la non fiction ». Cette ouverture trace une ligne de recherche qui a commencé par – et continue – l’étude de la production des fictions policières et s’achemine vers les productions non fictionnelles relevant d’un pacte explicite de référentialité. Il s’agit d’une ligne de recherche qui trouve sa cohérence et sa justification dans les notions de crime et/ou d’enquête, d’histoire et de faits réels, notions clés autant des écritures policières contemporaines que des récits factuels, notamment dans les genres tels que le journalisme d’investigation, les récits d’enquête journalistique, les reportages, les témoignages, les chroniques, les biographies, etc. Il convient de souligner que le roman policier et la non fiction sont originellement des genres marginaux – souvent délaissés par la critique académique –, tout en étant pratiqués non seulement par des journalistes mais par des auteurs reconnus. Cette approche donnera l’occasion de traiter des sujets en rapport avec la vie sociale, politique et culturelle contemporaine des pays européens et latino-américains, ainsi que d’autres aires culturelles.
Prenant pour objet d’étude la diversité des récits factuels produits dans l’actualité en Italie, Espagne, Amérique latine – et autres domaines, notamment anglo-saxon et français – le programme « Les territoires de la non fiction» se propose autant de problématiser la notion même de « non fiction » que de réfléchir à la constitution des formes contemporaines de récits d’enquêtes et d’écritures du réel, qui brouillent les frontières entre le journalisme (sous ses diverses formes, écrit ou audiovisuel), les sciences humaines et la littérature, induisant une mise en question des espaces de la narration et de son rôle politique. Il s’agira en même temps de mener des recherches sur les spécificités des différentes traditions culturelles et littéraires considérées dans le projet.
Première approche
Une première étape de ce projet a été accomplie avec l’organisation et la prochaine publication du numéro 38 (1/2019) des Cahiers d’études romanes « Territoires de la non fiction ». Ce volume comprend un ensemble de seize travaux. Le contenu du volume se centre spécifiquement sur deux aires géographiques et culturelles, l’Italie et l’Amérique latine, avec toutefois une ouverture vers l’espace anglo-saxon et français. Cette série de travaux sont organisés en cinq sections qui tentent de refléter les différentes modalités de la non fiction misent en pratique par les auteurs des œuvres qui sont objet d’étude dans les articles. La section finale de ce volume – « Textes d’auteurs » – propose quatre textes de trois écrivains : un récit de l’écrivain guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa, et trois autres appartenant à deux auteurs italiens : un de Filippo Tuena et deux de l’écrivaine et universitaire Nicoletta Vallorani. La section en question s’inscrit dans une tradition et une conviction maintenues depuis plusieurs années par l’Axe Roman Policier, et qu’on souhaite prolonger dans ce nouveau programme : le dialogue avec les écrivains.
Non fiction Amérique latine
En Amérique latine les débuts de la non fiction –si l’on prend comme repère temporel le XXe siècle– coïncide avec la publication de Operación masacre (1957) de l’écrivain et journaliste argentin Rodolfo Walsh, pionnier du « nouveau journalisme », et dont la trajectoire littéraire part justement de la mise en scène fictionnelle du crime pour aller vers l’écriture des faits réels. Les complexes et violents processus historiques et politiques connus tout au long du XXe siècle et au tournant du XXIe dans le continent (périodes dictatoriales, tentatives d’ouvertures démocratiques, luttes sociales, ethniques, de genres, etc.), ont donné lieu à différentes phases de reconstruction mémorielles, à l’élaboration de témoignages, de documents et d’essais historiques impulsés par la volonté d’éviter les tentations de l’oubli et de l’impunité et contribuer à la recherche de la justice. Ce contexte historique et politique constitue un terreau extrêmement fertile pour le développement des écritures non fictionnelles. Ainsi dans les dernières décennies, sous l’impulsion d’auteurs comme Gabriel García Márquez – et sa Fundación Gabriel García Márquez para el Nuevo Periodismo Iberoamericano (1995) –, de Tomás Eloy Martínez et la Fundación Tomás Eloy Martínez, pour promouvoir la création de fiction et de non fiction, d’Elena Poniatowska ou encore de Juan Villoro, les écritures de non fiction (en particulier le « journalisme narratif ») ont connu une importante production dans l’ensemble des pays du continent et une reconnaissance explicite de la part des auteurs de fiction.
Non fiction Italie
Dans la tradition italienne, ce sont les grandes transformations sociales qui suscitent les écritures non fictionnelles : les conséquences des crises économiques et des restructurations industrielles, les mouvements des femmes et de la jeunesse, le terrorisme, le crime organisé qui remonte la péninsule, les nouvelles guerres du nouvel ordre mondial, la corruption, les conflits entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir politique… Sur ces terrains, les grands journalistes et les écrivains de métiers convertis au récit non fictionnel se croisent et se superposent : l’on peut évoquer entre autres Leonardo Sciascia et Enrico Deaglio, Antonio Franchini et Adriano Sofri, Edoardo Albinati et Luca Rastello. Pour arriver finalement à la consécration du genre qu’ont permis d’une part le succès multimédiale de Gomorra de Roberto Saviano, et de l’autre celui de cet hybride que Remo Ceserani a qualifié de « grand roman italien », la restitution narrative de l’histoire récente du pays qu’est Patria. 1978-2010 d’Enrico Deaglio, avec son prequel Patria. 1967-1977.
Le workshop
Objectifs à moyen terme
Les objectifs à moyen terme du workshop sont la constitution d’un réseau international de chercheurs et écrivains de non fiction dans le but de structurer une communauté scientifique autour de l’émergence et des caractères du genre. Dans un premier temps, l’aire géographique concernée est l’aire romane : Italie, Espagne, Amérique latine. Un des sujets du workshop sera le projet d’en élargir les coordonnées, dans le cadre de la fédération Crisis, vers les pays européens, les États-Unis, les pays de la Méditerranée, la Chine et le Vietnam.
Organisation d’événements
Le projet Non fiction devra prévoir une série d’événements scientifiques, à un rythme de deux (ou plus) par an, organisées dans les différents centres partenaires du projet : Journées d’études thématiques, Séminaires, Colloques, Présentations d’ouvrages, Focus sur un auteur.
Lien enseignement/recherche
Une partie de ces événements devra prévoir un aspect lié à la formation. Les rencontres avec les auteurs peuvent évoluer vers un format « masterclass ». Une Summer school thématique, internationale et transdisciplinaire, sera à prévoir sur différents sites à rotation à partir de la deuxième année.
Partenaires
Le workshop démarre sur la base du partenariat avec les Universités et les Centre de Recherche qui y seront représentés (voir la liste des participants). Plusieurs Unités de recherche de la fédération Crisis seront sollicitées (IrAsia, LERMA, CIELAM, Echanges, LESA) La réflexion devra élargir le réseau des partenariats avec des interlocuteurs non universitaires. Au niveau local, une première liste d’organismes à solliciter prévoit l’École de Journalisme de Marseille, les Associations culturelles avec qui des liens sont déjà établis (Aiapa, Horizontes del Sur, L’Arca delle Lingue, ASPA), les Musées où des initiatives communes ont déjà été réalisées par le CAER (Mucem et Musée d’Histoire de Marseille), les Bibliothèques avec qui le CAER déjà travaillé (notamment la Bibliothèque Universitaire des Fenouillères, la Méjanes à Aix-en-Provence, l’Alcazar à Marseille), les éditeurs des revues du CAER (les PUP et OpenEditions) et l’éditeur Latinoir (Marseille).
Un projet participatif
L’aspect participatif sera particulièrement soigné pour ouvrir le travail scientifique à la participation d’une audience plus large. Un service dédié constitué par les partenaires du projet sera prévu pour créer et suivre les actions à mener, autant en présence que sur les réseaux sociaux, pour élargir considérablement son impact.
Dissémination
Le projet prévoit un volet de dissémination constitué par l‘organisation d’un Festival de la non fiction, finalisé à exporter vers un public plus large les résultats du travail scientifique, et à donner un rythme et un cadre annuel à la communauté des chercheurs et des écrivains, scénaristes et réalisateurs qui produisent le genre. Le workshop aura aussi l’objectif d’identifier les modalités, le (ou les) lieu(x), les partenaires publics (administrations locales ou nationales) et privés (associations, médias, maisons d’édition, sponsors) de l’événement.
Jeunes chercheurs
Le projet Non fiction devra prévoir la participation de chercheurs et enseignants-chercheurs confirmés, mais aussi de jeunes chercheurs. Un volet incontournable du projet sera celui qui concerne les sujets de thèses de doctorat à susciter et de la recherche de financement d’un ou deux post-doc.
Appels
Un volet incontournable du workshop sera consacré aux sources du financement et de la pérennisation du projet. Dans un premier moment, les ressources des différentes centres partenaires devront être mobilisées (dotation des Unités de recherche, et dans le cas d’Aix Marseille Université, le FIR colloques et AMidex). Mais le projet ne pourra s’inscrire dans la durée que si les partenaires seront à même de répondre aux appels de l’ANR et de la Communauté européenne.
Dans un premier moment il est prévu de répondre aux appels de type: 1. MRSEI pour la constitution de réseaux et 2. H2020-MSCA-IF-2019 du programme Actions Marie Sklodowska-Curie (post-doc).
Dans une phase plus avancée, restent à identifier les appels ANR et les lignes des programmes Horizon Europe et/ou Creative Europe pertinentes pour le projet.
Digital humanities
Les partenaires seront amenés à prévoir l’apport des technologies propres aux Digital Humanities pour le développement du projet et prévoir entre autres une base de données Non fiction indispensable à la structuration du genre.
Programme prévisionnel
Le programme du workshop est organisé sur deux jours et trois séances d’une demi-journée chacune
12 décembre 14h-18h
Président séance: Dante Barrientos Tecùn
Réflexion théorique: un genre ou une modalité d’écriture?
- Formes et limites du genre : memoir, biographie, autobiographie, enquête…
- Roman policier et non fiction
- Traditions nationales aire romane
- Ouvertures possibles: Méditerrannée, Royaume Uni, Europe centrale, Europe du Nord, USA, Chine.
- Transmédialité: romans, nouvelle, documentaire, bande dessinée, théâtre.
13 décembre 9h 13h
Président séance: Claudio Milanesi
Comment constituer et financer un réseau international
(Avec l’expertise de la DRV et de Protisvalor)
- Amidex Pépinières d’excellence
- Contrats doctoraux
- Appels Marie SklodoskaCurie (Bourses Post-Docs)
- ANR Appels blancs
- MRSEI
- Horizon Europe
- Creative Europe
13 décembre 15h-18h
Président séance: Silvia Contarini
La structuration des activités sur 3 ans. 2020-2022
- Journées d’études
- Séminaires
- Colloques
- Masterclass et Rencontres avec auteurs
- Summer school
- Festival
- Publications
Participants
Claudio Milanesi, Aix Marseille Université, CAER, Aix-en-Provence, France
Dante Barrientos Tecùn, Aix Marseille Université, CAER, Aix-en-Provence, France
Carlo Baghetti, Aix Marseille Université, CAER, Aix-en-Provence, France
Rodrigo Diaz Maldonado, Aix Marseille Université, CAER, Aix-en-Provence, France
Ugo Perolino, Dipartimento Lingue Letterature e Culture Moderne, Università di Chieti Pescara
Ugo Fracassa, Dipartimento di Studi Umanistici, Università Roma 3
Nicoletta Vallorani, Dipartimento di Mediazione Culturale e Comunicazione Interculturale Università degli Studi, Milano
Silvia Contarini, Equipe d’Accueil Études Romanes, Université Paris Nanterre
Werner Mackenbach, Universidad de Costa Rica – Redisca (Red Europea de Investigaciones sobre Centro America )
Andrea Pezzè, Dipartimento di Studi Letterari Linguistici e Comparati Università di Napoli l’Orientale
Dante José Liano, Dipartimento di Scienze Linguistiche e Letterature Straniere Università Cattolica, Milano
Raúl Caplán, CERHIS Université Grenoble Alpes – IDA Institut des Amériques
Bibliographie essentielle
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